Nello MALVIALE

  Cette veille d'été voit se produire la disparition du sous-marin de poche ’’Titan’’ lors de la descente de celui-ci le 18 juin, vers l’épave du Titanic située à 3800 m de profondeur. A son bord cinq passagers : le PDG de la firme américaine Ocean Gate elle même, à l’origine de la conception du ’’Titan’’, l’océanographe français Paul-Henri Nargeolet, grand spécialiste du Titanic, ainsi que des touristes fortunés venus se joindre à grands frais à l’expédition; deux hommes d’affaires britanniques passionnés de grands fonds et aventures extrêmes, l’un d’eux accompagné de son fils.

Confirmée par les débris retrouvés sur le fond, l’implosion supposée de l’engin vers 2000 m de profondeur lors de sa descente, remet à l’ordre du jour des faiblesses de conception et nombreuses critiques dont avait déjà fait l’objet la firme Ocean Gate, tant dans sa démarche que ses défaillances en terme de certification.

Cohabitant avec une certaine morosité ambiante et maux en demi-teinte, il faut néanmoins reconnaître que l'époque, dans d'autres domaines, est plutôt aux "superlatifs", à l'auto-congratulation et la célébration de soi-même; l’expression du degré de béatitude ou d’excellence atteintes :

...ne jamais s'exprimer qu'à travers les petites et grandes victoires remportées

sur soi-même et les autres, magnifier l'importance de sa tâche, initiatives et efforts consentis, tout comme des succès obtenus, et surtout ne jamais reconnaître ses torts, ses échecs ou erreurs de jugement.

Manière aussi de se prémunir peut-être contre la critique, féroce et prompte à dégainer, d'autres fâcheux toujours à l'affût.